Par Gilbert NKAMTO
05/01/2015
Les camerounaises et les camerounais doivent
savoir que le temps est critique et que le Cameroun est sous attaque réelle de
sa souveraineté.
A voir certains avis sur la toile (réseaux
sociaux), il est regrettable de constater que des frères et sœurs africains et singulièrement
certains camerounais de l’étranger pensent que la situation que vit leur pays
le Cameroun est sans doute la dernière façon de changer le régime. C’est lire très mal la situation
conjoncturelle sécuritaire de l’Afrique depuis l’attaque de 2011 contre la
Libye souveraine.
Personne n’est dupe. Et l’on sait très bien
que changer le régime n’est pas utilement ce qui plait aux impérialistes visés
car des exemples sont légion et qui démontreraient à suffisance que si l’occident
veut formellement remplacer un leader en Afrique et notamment en Afrique
francophone, il a toutes les techniques nécessaires pour lancer l’assaut. Déjà que
tous les leaders de nos pays sont chaque fois en voyage à destination de l’occident
et sont tous les temps dans leurs officines.
Il est question ici, de rendre l’Afrique
ingouvernable. De reculer les projets d’indépendance des pays africains qui
veulent prendre leur distanciation sur les politiques impérialistes de
domination tous-azimuts pour suivre la voix de leur peuple.
Rappelons que le continent devrait logiquement
en 2014 avoir mis en place quatre corps essentiels pour sa survie, qui
constituaient le socle même devant accompagner toute son autonomie irréversible.
Il s’agissait de la mise en place effective au sommet de l’Afrique, de ;
L’Autorité de l’Union : cette autorité devrait remplace la
commission actuelle de l’Union africaine. Elle devait être un premier pas vers un
réel exécutif continental, prélude à l’établissement des Etats-Unis d’Afrique,…
prenant des décisions fortes lesquelles devaient être contraignantes pour tous
les Etats africains, membres de l’UA. L’autorité de l’Union africaine n’a pas
été mise sur pied et nous avons ce que nous avons. Une multiplicité de voix des
chefs d’Etats et pays africains sur des questions africaines fondamentales de
survie du continent, l’absence quasi-totale de l’Union africaine et de sa
commission qui est atteinte de myopie depuis l’invasion en 2011 des forces exogènes
(AFRICOM) et de l’armée polygénique internationale (forces françaises et horde
des barbares dite des Islamistes). Le pays qui défendait mordicus cette
autorité de l’union était la Jamahiriya de notre leader révolutionnaire légendaire
Mouammar Abou Mnyar Al-Kadhafi. Il a été assassiné en octobre 2011 avec les mêmes
méthodes exécrables, ignobles et lâches qu’ont toujours réservé pour nous, nos
bourreaux de ces 500 dernières années.
Il s’agissait ensuite de la création et de la
mise en place opérationnelle de la Banque centrale africaine à Abuja au Nigeria,
lequel pays a été systématiquement attaqué et phagocyté par le bras armé (Boko
Haram) des forces exogènes de l’Afrique notamment avec l’appui logistique des opérations
françaises en Afrique et de l’interventionnisme indirect de l’Africom, bien
établie sur le continent aujourd’hui avec plus de 30 bases.
Fort est de constater que le Fonds monétaire
africain devait être depuis 2014 lancé à Yaoundé au Cameroun. Il a été forcé,
sur son gré et contre son gré, d’abandonner ou de sursoir cette initiative avec
une guerre ouverte qui lui a été offerte par l’opération sangaris en République
centrafricaine mais qui aujourd’hui n’est plus seulement sangaris mais barkhane,
qui actionne inéluctablement la déstabilisation ouest-est-nord du Cameroun. Dès lors, ce dossier
prioritaire est abandonné au détriment d’une lutte contre une soi-disant Boko
Haram alors qu’en fait c’est une orchestration impérialiste voilée qu’accompagnent
nos frères dans leur raisonnement de changement de régime alors qu’il n’en est
rien de cela. Pour preuve, le régime est changé en Libye mais la Libye est décapitée,
ingouvernable et ni l’autorité de l’union ni la banque d’investissement de
Syrte en Libye ne sont plus à l’ordre du jour d’un agenda africain en 2014 finie
et en 2015 naissante.
La situation dite sécuritaire
dans les pays qui portaient en eux les germes de la future Afrique unie est désormais
chaotique, les peuples désormais réfléchissement sur leur sécurité comme c’est
le cas de nos jours du côté du Cameroun.
Les camerounaises et
les camerounais doivent comprendre que l’enjeu au Cameroun n’est pas le
changement du régime. Le président Paul Biya ne dépasse pas l’occident, ce n’est
pas un secret pour personne. Kadhafi a résisté tout seul pendant 9 mois contre
plus de 43 nations qui lui faisaient la guerre au sol, en mer avec un ciel où il
pleuvait des averses de bombes et de missiles tomahawk dès mars 2011. Mais il a
résisté avec le soutien d’un peuple et d’une armée qui était démembrée, phagocytée
et amputée de sa puissance aérienne suite au no fly zone (Résolution
1973) imposé par la France et sa coalition occidentale et africaine.
Si certains
camerounais pensent que la situation de notre pays doit se résoudre avec la
chute du régime, ils se trompent très bien de leur analyse. Il est programmé
dans les officines impérialistes la partition du Cameroun en trois zones disons-le,
la décapitation du Cameroun en trois gâteaux dont la Southern Cameroon qui
enveloppera les régions Sud-ouest et Nord-ouest actuelles, la Northern Cameroon
qui ira de la région de N’Gaoundéré à l’Extrême-Nord et le grand sud formera le
Cameroun. Ce n’est un secret pour personne. On le sait, nos autorités le
savent, notre président aussi. Ce n’est donc pas la chute du régime de Biya qui
réglera la situation sécuritaire dans notre pays. L’objectif impérialiste est
de rendre ingouvernable ce pays pour parvenir à la mise en place de la
destruction du Cameroun actuel. Et nos autorités, éprises de nationalisme, tout
comme l’est le peuple tout entier jouent sur la durabilité du Cameroun. Nous
devons plutôt les suivre. Car le problème interne du Cameroun doit se régler
entre camerounaises et camerounais et non pas en partitionnant les pauvres 500.000km2
qui ne nous suffisent même plus.
En cette nouvelle année
2015 et pour être aux côtés de mon peuple, de notre armée qui fait non
seulement notre fierté mais celle de l’Afrique francophone mieux encore du
reste de l’Afrique – car personne n’aurait cru qu’il existât en Afrique une armée
forte comme la nôtre capable de tenir tête pendant presque une année contre une
armée invisible soutenue par les opérations sangaris, barkhane et serval,
toutes ces opérations made in France- je propose que nos
autorités déjouent une fois encore le plan machiavélique de nos ennemis comme
elles l’ont fait dans le cadre militaire.
Pour ceux qui connaissent bien le Cameroun,
ceux qui ont visité le Cameroun de fond en comble, savent qu’il existe dans ce
pays des localités et des zones où l’administration est presque inexistante, je
dirai même inexistante. Cette situation crée un vrai problème sur le relai des
informations à caractère de renseignement et de protection de l’ensemble du
territoire.
Aujourd’hui plus que jamais, les camerounaises
et les camerounais doivent serrer leur ceinture et être prêts au sacrifice et pour
le sacrifice. J’exhorte le chef de l’Etat du Cameroun, les autorités
camerounaises à ne pas négliger mon analyse ou mon point de vue qui n’engage
naturellement que moi. En tout cas, je suis camerounais et j’ai la profonde
conviction que je peux apporter ma part de contribution à l’édification de mon
pays et au combat qu’il mène aujourd’hui sur trois fronts distincts OUEST-NORD-EST.
Il est question de fragmenter encore plus le
grand Nord, le grand Sud et le grand Est. Qu’est-ce que j’entends par
fragmenter. Il s’agit pour moi, de réorganiser la répartition administrative de
façon à ne point laisser place à un espace vide soit non administré et où l’administration
civile et militaire seront bien établies pour renforcer non seulement la présence
de l’autorité de l’Etat mais agir efficacement contre toute velléité de sécession
et des mouvements armés soutenus ou non.
Ainsi, il doit falloir que les régions
actuelles de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord de l’Extrême-nord et du Sud soient administrativement
fragmentées et qu’au niveau de l’ouest, une région soit créée.
Au niveau de l’Est, 109002km2, que cette région
soit divisée en trois régions, le département de la Kadey étant fragmenté en trois
pour rejoindre le Lom et Djerem qui formera une région avec pour capitale Bertoua,
une partie rejoindra le Haut-Nyong pour une deuxième région avec pour capitale
Abong-Mbang et la dernière au Boumba et Ngoko avec pour capitale Yokadouma.
Au niveau de l’Adamaoua, 63701km2, elle devrait
être divisée en deux régions, Meiganga, Mbere, et la Vina formeraient une région
avec pour capitale N’Gaoundéré… le Faro et Deo, le Djerem et Banyo formeraient
une région avec pour capitale Banyo.
Le Nord, 66090km2, serait divisé en deux région,
le Mayo-Rey à lui-seul constituera une région avec pour capitale Tcholiré et le
reste des départements actuels (Bénoué et Faro) formerait une région avec pour
capitale Garoua.
L’Extrême-nord, 34263km2, devrait être divisée
en 3 régions : le Mayo-Danay et Mayo-Kani une région avec pour capitale
Yagoua ; Diamaré, Mayo-Tsanaga, et Mayo-Sava, une région avec pour
capitale Maroua, Logone et Chari avec pour capitale Kousseri.
Au niveau du Sud, 47191km2, elle devrait être divisée
en deux régions le Dja et Lobo prenant une partie de la Mvila pour former une région
dont la capitale sera Sangmélima ; le reste de la Mvila rejoint la Vallée
du Mtem et l’Océan avec pour capitale Kribi.
Enfin, au niveau de l’ouest, il faudrait carrément
transformer le Noun en une région. L’Ouest c’est 13892km2, le Noun occupant à
lui-seul presque 50% de la superficie, ce n’est pas possible… quand on sait qu’entre
le Noun et le Mayo-Banyo il n’y a presque pas une administration et c’est une
zone où la présence sécuritaire est
quasi nulle… Le pays est en danger…
Voila somme toute, une contribution qui
devrait à cours sûr freiner quelques velléités pour des individus
malintentionnés et dont le rêve c’est de faire du Cameroun et de l’Afrique
centrale, une zone de non droit, une sous-région ingouvernable pour nous
conserver dans la déshumanisation de notre espèce et nous réduire encore plus à
la vie bestiale.
On aura dix-neuf régions (si j'ai bien compté) au Cameroun au lieu
de dix actuellement. Faisons attention d'arguer que cette augmentation sera très
couteuse pour l’Etat, il vaudrait mieux aller dans cette perspective que de risquer de jouer sur ce qu’on a, courant
le risque d’être envahi car l’autorité de l’Etat est très absente sur plusieurs
localités du territoire camerounais. Même parfois, lorsqu’il y a problème à
certains endroits, l’administration peine à arriver à temps. Cette augmentation
favorisera également la construction du pays qui est déjà en chantier mais que
les administrations publiques ont la peine à jouer leur grand rôle du fait de l’éloignement
des zones en chantier des centres de décision.
En tout cas, le Cameroun est averti, nous
sommes un peuple averti depuis les premières heures de notre lutte pour la libération
après le retour de nos tirailleurs de la deuxième guerre mondiale à l’occidental.
* Image AFP des militaires camerounais
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